Le projet de recherche-action HYCCARE Bourgogne – HYdrologie, Changement Climatique, Adaptation, Ressource en Eau – vise à produire des diagnostics et outils pour mieux prendre en compte le risque lié aux impacts du changement climatique sur la ressource en eau. Il implique un collectif multidisciplinaire de chercheurs (Université de Bourgogne, CNRS, AgroSup Dijon, Inra, BRGM, Université de Tours). Voici quelques conclusions de ce projet sur le climat et l'eau en Bourgogne, ainsi qu'une réflexion sur la politique des ouvrages en rivières.
La température annuelle moyenne a augmenté d’environ 1°C en Bourgogne entre les années 1960-1970 et aujourd’hui. On n'observe pas de hausse progressive sur la période, mais plutôt une rupture climatique marquée en 1987-1988 : à ce tournant, une hausse nette des températures indique le passage à un nouveau régime climatique. Les températures moyennes restent élevées depuis cette charnière.
Le régime des pluies ne montre pas de variations significatives quand on compare les cumuls de précipitations entre les périodes 1969-1987 et 1988-2009. Mais de janvier à septembre, les débits moyens des cours d’eau bourguignons sont presque partout en baisse par rapport à ceux mesurés avant le seuil de 1987-1988. L’étiage est plus précoce et plus marqué.
Comment expliquer le phénomène ? Une hypothèse est l'évapotranspiration (corrélée à la hausse des températures), qui transforme l'eau en gaz au lieu de lui permettre de recharger sous forme liquide les rivières et les nappes.
Concernant l'avenir, les modèles prévoient une hausse du réchauffement avec une diminution conséquente des débits des cours d’eau de Bourgogne (en cohérence avec d’autres recherches comme Explore 2070). Les débits de l'étiage pourraient être jusqu'à 50% plus faible dans 50 ans. Cette hausse pourrait se faire par ruptures successives créant des "nouveaux climats", comme dans la projection ci-dessous.
Une réflexion pour conclure : comme le demandait déjà en 2013 le conseil scientifique de l'Agence de l'eau Seine-Normandie, il paraît indispensable d'intégrer la contrainte hydroclimatique à long terme dans la politique actuelle des ouvrages en rivières (et non de céder à quelque court-termisme réglementaire). Le changement climatique et hydrologique va modifier le régime des débits, mais aussi les peuplements des rivières. Il faut donc s'interroger sur les usages possibles des ouvrages à la fois dans une perspective de prévention (par exemple le bilan carbone dissous des retenues ou l'équivalent CO2atm épargné par les productions énergétiques d'origine hydraulique) et d'adaptation (par exemple le maintien de réserves d'eau à l'étiage dans les biefs et retenues, la recharge piézométrique des nappes), ainsi que sur la pertinence de certains aménagements hydro-écologiques pour des espèces dont la présence à long terme dans nos cours d'eau reste hélas incertaine.
Source : HYCCARE 2015, Le changement climatique en Bourgogne et ses impacts sur
la ressource en eau. Les illustrations sont extraites de ce document, diffusé par Alterre Bourgogne. Tous droits réservés (droit de courte citation). HYCCARE rendra ses conclusions à un colloque de clôture le vendredi 25 mars 2016, à la Maison des sciences de l’homme, à Dijon (voir invitation).
La température annuelle moyenne a augmenté d’environ 1°C en Bourgogne entre les années 1960-1970 et aujourd’hui. On n'observe pas de hausse progressive sur la période, mais plutôt une rupture climatique marquée en 1987-1988 : à ce tournant, une hausse nette des températures indique le passage à un nouveau régime climatique. Les températures moyennes restent élevées depuis cette charnière.
Le régime des pluies ne montre pas de variations significatives quand on compare les cumuls de précipitations entre les périodes 1969-1987 et 1988-2009. Mais de janvier à septembre, les débits moyens des cours d’eau bourguignons sont presque partout en baisse par rapport à ceux mesurés avant le seuil de 1987-1988. L’étiage est plus précoce et plus marqué.
Comment expliquer le phénomène ? Une hypothèse est l'évapotranspiration (corrélée à la hausse des températures), qui transforme l'eau en gaz au lieu de lui permettre de recharger sous forme liquide les rivières et les nappes.
Concernant l'avenir, les modèles prévoient une hausse du réchauffement avec une diminution conséquente des débits des cours d’eau de Bourgogne (en cohérence avec d’autres recherches comme Explore 2070). Les débits de l'étiage pourraient être jusqu'à 50% plus faible dans 50 ans. Cette hausse pourrait se faire par ruptures successives créant des "nouveaux climats", comme dans la projection ci-dessous.
Une réflexion pour conclure : comme le demandait déjà en 2013 le conseil scientifique de l'Agence de l'eau Seine-Normandie, il paraît indispensable d'intégrer la contrainte hydroclimatique à long terme dans la politique actuelle des ouvrages en rivières (et non de céder à quelque court-termisme réglementaire). Le changement climatique et hydrologique va modifier le régime des débits, mais aussi les peuplements des rivières. Il faut donc s'interroger sur les usages possibles des ouvrages à la fois dans une perspective de prévention (par exemple le bilan carbone dissous des retenues ou l'équivalent CO2atm épargné par les productions énergétiques d'origine hydraulique) et d'adaptation (par exemple le maintien de réserves d'eau à l'étiage dans les biefs et retenues, la recharge piézométrique des nappes), ainsi que sur la pertinence de certains aménagements hydro-écologiques pour des espèces dont la présence à long terme dans nos cours d'eau reste hélas incertaine.
Source : HYCCARE 2015, Le changement climatique en Bourgogne et ses impacts sur
la ressource en eau. Les illustrations sont extraites de ce document, diffusé par Alterre Bourgogne. Tous droits réservés (droit de courte citation). HYCCARE rendra ses conclusions à un colloque de clôture le vendredi 25 mars 2016, à la Maison des sciences de l’homme, à Dijon (voir invitation).